22.4.08

je t'assure, je suis Alex Taylor


Lors de mon bref passage parisien, j’ai improvisé, déjeuné, dîné, trinqué avec celles et ceux qui avaient un peu de temps libre. Mon ami PYD et moi n’avons pas réussi à nous voir. Mais je l’ai vu… Par hasard, je regardais i-télé. Je l’ai vu depuis mon canapé. Je l’ai gourmandé : qu’est-ce que tu es allé parler d’Eurodisney ?! Franchement, Disney n’a pas besoin de ta chronique culture. Pour clore notre discussion, je lui propose d’être témoin à mon mariage avec Alex Taylor, si celui-ci se fait.

Je te sens dubitatif et tu as raison. Petit retour en arrière. Il y a quelques années, Alex Taylor a été le monsieur Europe du Paf (France 3 & Arte), avec élégance, intelligence et cet accent anglais qui m’avait séduit. Je ne regardais ses émissions (presque) que pour lui. Un journaliste-présentateur que j’ai toujours admiré.

Et puis un jour, en me promenant sur un site de rencontre, je tombe sur son profil – si j’évoque ici ces instants de drague sur internet, c’est qu’il ne s’en cache pas, il vient d’ailleurs de sortir un livre autobiographique. Voici à quelque chose près la teneur de notre échange :

- C’est fou ce que tu ressembles à Alex Taylor.

- Je suis Alex Taylor.

- Ah… (je ne le crois pas), en tout cas, tu as le même humour. Alex Taylor m’a toujours fait fantasmer. Il n’y a rien de plus sexy que l’intelligence.

- Je t’assure, je suis Alex Taylor.

Ensuite de quoi il me propose de dîner chez lui autour d’une grande tablée. J’étais l’invité de dernière minute. En plus d’être brillant, Alex Taylor sait recevoir et cuisiner.

Et puis je l’ai perdu de vue. Jusqu’à ce que je le retrouve sur MySpace. Je lis avec beaucoup d’intérêt ce qu’il raconte sur son accueil chez Delarue ou Ruquier (qui l’a invité dans « On n’est pas couché » – voyage de sept heures, attente interminable dans les loges pour finalement être "remercié". Si c’est ainsi qu’on traite ses invités, et si c’est avéré, Ruquier baisse singulièrement dans mon estime. J'ai posté la lettre d'Alex Taylor adressée à Laurent Ruquier dans les commentaires.) Bref… sur MySpace, je laisse un commentaire sur une de ses photos : « Will you marry me ? » (Veux-tu m’épouser – pour les non anglophiles [ça y est: il nous prend pour des débiles!] ... pardon de te prendre, cher lecteur, pour un débile, mais ma cousine lectrice assidue de ce blog ne comprend pas un mot d'anglais, sauf yes, no ou bloody hell. Faut penser à ma cousine, la pauvre.

Euh, revenons à nos moutons, en l'occurrence Alex Taylor et moi :

Deux jours après ma demande, je reçois un message laconique.

« On se marie quand alors ?

Alex »

P.S. Nous sommes actuellement dans les préparatifs. Je dois lui présenter mes parents, quand même. Pierre-Yves Dodat (journaliste) sera témoin, Francis Berthelot (auteur de son métier) veut être garçon d'honneur (je lui ai dit: faut que tu demandes à Alex. J'suis pas seul à décider.

P.P.S. En fait, je dois te faire une confidence: je suis déjà marié. Pas divorcé. C'était un vrai-faux mariage que j'avais organisé il y a... doux Jésus... je ne sais plus, y avait une soixantaine d'amis, ma mère à qui j'avais dit: allez viens, tu sais, je ne suis pas prêt de me marier pour de vrai... On a fait une de ces fiestas! Tu te rappelles, Babby? L'adjoint au maire s'est fait taper sur les doigts car il avait son écharpe tricolore, des carnets de famille et tout et tout. La totale. Tu aurais dû voir la tête des gens quand on a défilé dans le village. Et je ne suis pas sectaire! Du tout! 99% des invités étaient hétérosexuels. Y a même eu un invité qui a cru que c'était un vrai mariage, un vrai de vrai. ... Quand je te dis que j'suis barjo, je ne plaisante pas. D'ailleurs, aujourd'hui, Alex m'a dit « j'aime ta folie.»

9 commentaires:

ohlebeaujour a dit…

voici la lettre "ouverte" envoyée par Alex à Laurent Ruquier :

Berlin, le 7 janvier

Cher Laurent

Pour être l'un des autres rares gays qui a toujours cherché à s'assumer quand il le fallait dans les médias français, je t'ai toujours apprécié. Pour avoir fait une quotidienne de 2h30 tous les jours pendant 5 ans sur France 3, j'apprécie et j'admire le talent et l'énergie dont tu fais preuve dans chacune de tes émissions. Evidemment.

Tu as eu la gentillesse de m'inviter à ton émission de samedi soir. Tu avais même annoncé ma venue au début. Pourtant, comme tu l'as remarqué, je ne suis pas passé !

Je voulais juste que tu saches qu'on m'avait fait venir exprès de Berlin (7 heures porte à porte samedi, rebelote dimanche) pour rester 2 heures et demie dans ma loge, seul avec ma corbeille de fruits dont j'avais progressivement de moins en moins envie de les extraire de leur cellophane. Ton équipée était largement au courant de ce déplacement. J'avais même laissé plusieurs personnes en rade pendant deux jours sous la neige glaçante de Berlin parce que ma maison d'édition avait vraiment voulu que je passe chez toi.

Sache que je ne cherche pas à tout prix à vendre du livre. Je fais suffisamment de "ménages" – et comme tu le sais un seul d'entre eux rapporte en général plus que tout un livre, même quand il se vend relativement bien. C'est un bouquin où j'essaie de dire simplement et honnêtement (et j'espère de manière pas trop grave ou complexée) ce que c'est pour un petit garçon de grandir en sachant qu'il est homosexuel dans un monde qui n'est pas du tout prêt à l'accepter. J'ai déjà eu quelques centaines de lettres et mails de gays me disant merci d'avoir décrit une situation certes différente de la leur mais dans laquelle ils se sont apparemment retrouvés. Même quelques lettres, les plus émouvantes d'ailleurs, de parents qui m'ont remercié de leur avoir raconté 'l'autre côté de l'histoire.' Je me disais naïvement peut-être qu'en passant chez toi - quitte à être assassiné par tes chroniqueurs ! - d'autres encore allaient peut-être pouvoir au moins la lire.

Lorsqu'on m'a annoncé que je n'allais pas passer vers 2h30, l'ancien producteur et présentateur de télé est reparti en se disant quand même qu'il y a un petit problème quand on a 8 invités à passer sur un conducteur de trois heures et qu'on n'arrive pas à caser tout le monde. Le pédé, lui, est reparti sous la pluie de la place Clichy, un peu plus désabusé encore vis-à-vis du monde des médias en France et en se demandant ce qu'il avait foutu là…..

Cordialement quand même

Alex

Anonyme a dit…

Interessant,
En parcourant ton blog, je vois que tu te mets des commentaires, il n'y en a pas assez à ton gout ?Je vois.
Que ne ferais tu pas pour te faire aimer ! ou, te flatter ?
Ahhhhhhhhh, l'égo !

ohlebeaujour a dit…

@ Lucien
aaaaahhhhh ça manquait les commentaires critiques! merci!
pour ta gouverne, sache qu'en général les commentaires que je poste sont des réponses ou des précisions apportées à un article.
Je mentirais en te répliquant que je n'ai pas d'égo : après tout, l'important est de savoir ce que l'on en fait. J'ai l'impression de partir de moi (faut bien commencer quelque part) pour ouvrir à l'autre, aux autres. Mais peut-être que je me trompe...

Anonyme a dit…

Bon! Moi , j'ai une spécialité , je crée des robes de mariées entrautres activitées artistiques; alors Lolo, quand tu tiens ta date,
je m'organise pour t'en faire une!

ohlebeaujour a dit…

ça ne va pas la tête? un mariage entre deux hommes = deux costumes d'hommes !!!

Anonyme a dit…

Bon...d'accord...pas de voile,pas de jarretière,ouf!
Mais il faut au moins des demoiselles d'honneur...

Anonyme a dit…

"pour ta gouverne, sache qu'en général les commentaires que je poste sont des réponses ou des précisions apportées à un article."
Tu me prends pour un con ?, tu crois que je ne m'en suis pas aperçu ?
Allez, un 7ème commentaire ! ça va ton égo ?

Anonyme a dit…

Mon pauv'e Lulu à nouveau tes crises de colique?!!!

Anonyme a dit…

Moi aussi j'étais fou d'Alex Taylor... Sauf que moi, je n'aurais jamais osé le demander en mariage...
Ce que tu racontes sur Ruquier me déçoit, mais m'étonne aussi. J'étais son régisseur au Caveau de la République, et c'est un garçon adorable et prévenant. En tout cas à l'époque, et quand je le recroise il ne me semble pas avoir changé. C'est plutôt son équipe qui doit être douteuse...
J'espère.

Je t'embrasse,

Cédric.