22.2.09

500€ 500 secondes par Ohlebeaujour


J'ai été tagué par cultu et par jeandelaxr (concours lancé par lyon69 qui célébrait son 500ème billet. J'arrive après la bataille car le concours est clos depuis 5 jours!)

Voici la règle du jeu :
1. Écrire un article relatant ce que vous feriez s’il vous restait 500 euros et 500 secondes à vivre. Vous avez carte blanche, laissez libre court à votre imagination.
2. Relancer la chaîne en invitant 5 de vos amis à répondre à leur tour à la question.
3. Faire référence à cet article et à ses règles afin que l’on puisse tracer tous les participants.
4. Intituler votre article “500 euros et 500 secondes par Votre Nom.

Voici déjà deux ou trois bonnes minutes que je me creuse le ciboulot sur le 500€ 500 secondes, et j'ai donc perdu 180 secondes.
Si j'avais 500€ et 500 secondes à vivre...
Si ma tante en avait, ce serait mon oncle!
Je passe sur les gens que j'aime et que je n'aurai pas le temps d'avertir. Ah si! Un mail collectif et ceux qui n'ont pas internet seront alertés par les autres. Je ne choisis pas ma mort, alors? Même pas la solution de passer l'arme à gauche en martyre ou en symbole de l'anti-sarkozysme. Donner mon code de carte bleue à une personne nécessiteuse (oui, il reste sur mon compte quelques liquidités, je viens de recevoir mon "salaire", mes droits d'auteur/traducteur, plus rien avant 3 mois, mais vu que je ne serai plus là...) et puis mince, je n'ai plus que 500 secondes à vivre. 500 secondes ? Mais elles sont largement passées, non ? Le temps se serait-il arrêté ? Je me pince et je rêve : je suis encore de ce monde. J'allume le poste de télévision et j'entends Jacques Séguéla affirmer :
« Comment peut-on reprocher à un président d'avoir une Rolex, tout le monde à une Rolex, si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie
Dur retour à la réalité de la Sarkosie. Ressusciter pour entendre de telles insanités...
Merde, j'ai donné mon code de carte bleue à une inconnue qui faisait la manche.

Et mes 500€ ???


Je refile la patate chaude à Mélanie Fazi, talentueuse auteure publiée chez Bragelonne, Bénédicte, Olivier, Julie et Deef.
P.S. je remets le lien de Gaël, mon ami l'écureuil (pour comprendre la dérogation, lire les commentaires).

20.2.09

j'écris sur Kim Basinger


Salle d'attente d'un cabinet de radiologie. A court de papier, j'écris sur Kim Basinger (Paris-Match n°3055). Elle porte une montre sertie de diamants (pour la modique somme de 6790$ elle ne fait pas alarme) environ 5,18 x le smic net. Je m'efforce de ne pas songer aux sommes astronomiques qui sont allouées aux banques, aux traders; aux sourires carnassiers de Mme Parisot. Je jette un regard à la fenêtre par laquelle le soleil entre à flots. Sur un des carreaux, une mouche se dore les ailes. Elle dépose sa crotte puis s'envole vers d'autres cieux... vers le domicile de Mme Parisot pour lui susurrer à l'oreille des bzzz bzzz d'amour. - Donne-moi des ordres, cochonne! (mots pianotés par un internaute sur google... qui lui a mis l'eau à la bouche et l'a envoyé vers ohlebeaujour) - Pisseuse, va!
Le téléphone sonne et m'arrache à mes pensées absurdes.
Zut ! Et moi qui pensait alimenter un peu mon blog, c'est loupé pour aujourd'hui.


P.S. Patrick Balkany (maire de Levallois, député) piégé par les animateurs de Capitole one (auteurs du film "the yes men") déclare "Nous n'avons pas de misère en France"


17.2.09

Goûter littéraire à Albi


pour lire l'article, cliquez sur la photo

C'est au restaurant-bistrot Le Pré en Bulle à Albi, à partir de 16 heures, aujourd'hui. Au programme, trois conteurs (Claudio le Vagabond, Elisabeth et Arlette des Conteuses de Cantepau et le Conteur Mystère), des échanges autour de la littérature jeunesse, la sélection des libraires autour du thème : histoires pour rêver ou pour faire peur (Cris pour la librairie le Passage à l'Acte & Emmanuelle pour la Librairie des Enfants) pour les petits à partir de 7 ans et les grands comme vous et moi. Notre ami Fabien Loubière, patron du Pré en Bulle, vous concoctera crêpes et chocolats chauds.
Venez nombreux !

P.S. retrouvez l'actualité du Café littéraire d'Albi sur http://cafelitterairedalbi.blog.lemonde.fr
P.P.S. pour la troisième édition du CLA, le mardi 17 mars à partir de 19h30, nous vous invitons à préparer le premier concours d'insultes (fouillez la langue française, les langues étrangères, soyez imaginatifs, créez ; vulgarité proscrite : c'est possible!)

15.2.09

Le pouvoir de dire non




« Le pouvoir de dire non, en fait, n’existe p… existe et le pouvoir de dire oui, non, parce que chaque pouvoir équilibre l’autre dans un mouvement de paralysie quasi-générale. » Nicolas Sarkozy (2 frimaire an II)

13.2.09

cherche Tchèque pour traduire lettres grand-père tchèque (2)


cliquez sur la lettre pour l'agrandir

La petite annonce « cherche Tchèque pour traduire lettres grand-père tchèque » a éveillé chez certains d'entre vous une fibre détective. Juan-Miguel puis Philippe ont « trouvé » respectivement un Français parlant tchèque et un Tchèque amoureux de la langue française. Il s'agissait de traduire quatre lettres pour Magalie. Des pièces manquantes au puzzle qu'elle s'efforce d'achever à propos de son grand-père.

Josef K a 86 ans et vit en Saône-et-Loire. Il a été condamné le 4 février 1947, quelques semaines après avoir fui son pays. Pour les Allemands, il était coupable d'avoir déserté leur armée, pour les Russes et les Tchèques parce qu'il s'était engagé dans l'armée allemande. Il encourait à l'époque 25 ans de prison pour cela. Dans les années 90, il semblait être motivé pour refaire un tour "là-bas", d'où les démarches juridiques pour s'assurer qu'il ne risquait pas d'être importuné par les autorités. Mais il n'est pas allé au bout de son projet. Aujourd'hui, il ne voit pas bien ce qu'il irait faire là-bas. Toute sa génération ayant disparu, et ses frères plus jeunes avant lui. Magalie a tissé des liens avec une de ses petites nièces, Pavlina, qui est morte dans son sommeil avant même d'avoir eu 20 ans.

Deux ans plus tard, Magalie a renoué avec une autre petite nièce de Josef, Olga B. Depuis, Magalie et son homme (l'auteur de la photo d’un Pierrot dansant avec le vent) sont attendus de pied ferme en Bohème.

Magalie travaille actuellement sur le récit de la vie de son grand-père. Comme elle attend un enfant, elle a à cœur de connaître et transmettre son histoire. D'après elle, une grande partie de la famille risque de tomber des nues. Apparemment, chacun s'est tricoté "sa" légende à propos de l'aïeul, à propos de ses origines ; chacun à sa façon a comblé maladroitement le silence du grand-père par des mythes, des secrets qu'il serait le premier à démentir si on prenait la peine de le questionner et de l’écouter.


Merci à Magalie d'avoir bien voulu partager un bout de son grand-père. Merci à Fanda, jeune homme de 40 ans, résidant à Brno – République tchèque, qui s'est improvisé traducteur. Avec brio et générosité.

10.2.09

Hola, ¿que tal?

A peine revenus de Barcelone, on a qu'une envie, y retourner!

Promis, dès que j'ai une minute, je vous concocte un petit reportage photo de derrière les fagots de l'escapade catalane de Nini*, Kris & Lolo ! Non, non, Pétunia n'était pas de la fête, au grand dam de sa mère*, d'ailleurs, qui a noyé son chagrin "en las copas de vino blanco."
Et pour être tout à fait honnête, nous l'avons accompagnée.

4.2.09

mes valises chez le carrossier


demain, ne pas me tromper en conduisant la chienne chez le kiné et Mado chez le véto
en portant mes valises chez le carrossier et le rétroviseur à réparer à Barcelone
en me brossant les genoux et rangeant mon pyjama au réfrigérateur
en disant bonjour à l'armoire et m'excusant d'avoir bousculé la planche à repasser
en appelant la boulangère monsieur le commissaire
le buraliste docteur
et la chienne
maman

CLA 2


Les images du Café littéraire d'Albi du 20 janvier 2009 sont en ligne.
Cliquez ici pour voir les photos d'Ariane Ruebrecht.

2.2.09

The Group The Vendredi 6 Février 2009 @ The Bolegason


L’autre soir, Emilie me racontait comment est né The Group. Entre quatre yeux et quatre verres de Bergerac sec, elle me fait le récit de quatre copines de dix ans…

« On avait une "connerie" commune : on adorait se déguiser mais on voulait sortir dans le monde avec nos rôles improvisés. Chaque fois un thème : il y a eu "mauvais goût", "Miss France", "gothique", "bobo", "homme". On commençait par un bar pour inaugurer nos frasques. Puis s’ensuivait le resto, la tournée des troquets et le bouquet final en boîte de nuit ! La soirée la plus drôle a sans doute été "Miss France" pour laquelle on a gagné la sympathie des gens qu’on croisait. Affublées de robes de soirée, d’écharpes de miss et de couronnes, escortées par "notre" Mme de Fontenay et son ami JP Foucault, on surprenait. Les gens s’invitaient à notre table, se mêlaient à nos conversations…

De fil en aiguille, est venue à Céline l’idée de faire une soirée "groupe rock". Et nous voilà parties dans la cave d’un copain à se prendre en photos avec les instruments, à se la jouer stars d’un soir… Puis Céline et Angélique (la seule vraie musicienne de la bande) ont écrit et composé (par msn, c’est pas rien, tout de même !) « la Vie en Méhari » ; étant jusqu’au-boutistes dans nos délires, on a tourné un clip, écrit une autre chanson : « Marie Chantal » et un autre clip…

Il ne nous restait plus qu’à créer notre MySpace, un nouveau titre : « Palpe moi les Seins » et un défi de taille : on a postulé pour le tremplin Rock’n’Tarn.

Là, plus question de plaisanter. Fallait se mettre au boulot. Sérieux ! On allait monter sur scène. C’est à ce moment-là que se sont joints à nous deux vieux potes d’enfance, musiciens eux aussi. Et comme il s’agissait d’un groupe de filles, ils n’ont pas hésité à se jeter dans une robe.

Eh bien, figure-toi qu’on a remporté le Prix Spécial du Jury, et champagne à gogo !

Et voilà comment on se retrouve 2 ans plus tard à monter notre asso et à jouer au Bolegason le 6 février prochain ! (ce vendredi) »

Salle de concert mythique dans la région, le Bolegason (à Castres) accueille régulièrement un public de 500 aficionados. Et vous ?


Pour info :
www.myspace.com/thegroupalbi
soberavenue.asso@yahoo.fr


http://www.myspace.com/lobolegason

LO BOLEGASON - 69 rue d'Auque - BP 30143 - 81103 CASTRES cedex
T : 05 63 62 15 61 - F : 05 63 62 15 60

31.1.09

danse avec le vent


[ ... et là je pense à un Pierrot enlaçant un arbre un jour de tempête. La lune, un peu rêveuse]
[commentaire et cliché de Sam alias Philippe Brémaud et Hubert "da Picole's friend"]

29.1.09

"Femme debout", extraits...



Ségolène Royal se confie longuement dans un ouvrage à paraître prochainement, intitulé Femme Debout *, et dont Le Nouvel Observateur de jeudi publie les bonnes feuilles. La candidate socialiste à l'élection présidentielle de 2007 revient sur une année politique agitée, égratigne Martine Aubry et les éléphants du PS, et tacle sévèrement Nicolas Sarkozy. Sans oublier d'évoquer 2012.

Extraits :

"Grimper aux rideaux, hurler comme des vierges effarouchées et raconter n'importe quoi au fil des éditos parce que je me suis coiffée au Babyliss, que je portais une tunique bleue et un jean, vous parlez d'une transgression ! Si c'est ça transgresser, on est des millions à s'asseoir sur notre surmoi! (...) Forcément ce que je fais est nul, forcément moi c'est à quitte ou double! Forcément je fais de la com'! (...) Et en plus ils me copieront. C'est certain. Tous ceux qui me critiquent feront pareil dans quelques années, vous verrez. Aujourd'hui, pas un ne peut attirer 4 000 personnes sur son nom, à part Sarko bien sûr mais vous verrez. (...) Ce qui les a fait se déchaîner, en in ou en off, c'est la phrase: "Rien ne me fera reculer!""Bon, on va laisser Ségolène faire son Zénith et comme ça, après, elle ne nous emmerdera plus." Il y avait de ça dans les commentaires. Raté."

A propos de Nicolas Sarkozy : Quand il m'a reçue à l'Élysée, peu après la défaite, pour parler de l'Europe, je l'ai trouvé assez médiocre dans le comportement. Il n'y avait pas de hauteur, d'allure, d'élan, de fair-play. Il aurait pu dire: "Félicitations, nous avons bien combattu, vous portez dix-sept millions de voix." Non, rien, il était là, les bras ballants, à m'offrir des chocolats, à essayer de me faire parler de ma séparation d'avec François Hollande, à dauber sur des journalistes, à exhiber sa montre et à me dire qu'il était là mais qu'il aurait pu être ailleurs "à faire du fric". Pas méchant mais pas l'allure. En fait, il est bien plus fade qu'on ne le croit. Sa force vitale est impressionnante mais c'est vraiment un m'as-tu-vu. Fade, c'est le mot que j'emploierais. Un petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège. Avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique, son déguisement de cowboy. Il est monté sur le plus grand cheval et il a décroché le pompon. Bingo!"

(*) Femme debout, par Ségolène Royal. Entretiens avec Françoise Degois. éditions Denoël.
(source leJDD.fr)

la chienlit, c'est Sarkozy !


couverture à découper, imprimer, coller, faire circuler pour les manifestations de ce jour
le numéro 21 est dans les kiosques ~~ prix spécial crise : 14 francs au lieu de 2€
(continuez à soutenir Siné et son "journal mal élevé" en cliquant ici)

"Jean-François Copé nous a quittés"


Hervé Le Tellier écrit aujourd'hui dans Le Monde :
Jean-François Copé, chef de l'UMP à l'Assemblée nationale, nous a quittés. Méditons, mes frères, ses dernières paroles : "De mon vivant, la redevance ne sera pas augmentée."
Les faits :
La redevance va passer à 118 € en 2009
Puis à 120 € au 1er janvier 2010, a annoncé hier M. Copé.

25.1.09

...cherche emploi stable à Hollywood...


Bette Davis fait la couverture de TIME Magazine le 28 mars 1938 ©
Time Inc. / Bette Davis is on the cover of TIME Magazine, March 28th 1938

« Mère de trois enfants âgés de 10, 11 et 15 ans, divorcée, de nationalité américaine, 30 ans d’expérience dans le domaine cinématographique, encore alerte et plus aimable que ne le prétend la rumeur publique, cherche emploi stable à Hollywood. Connaît Broadway. Bette Davis. Références à l’appui. » C’est cette annonce que l’actrice fait paraître, par manque de travail, dans the Hollywood Reporter en septembre 1962.

It is perhaps the most famous advertisement in the history of Hollywood, an ad listed under the category « situations wanted, women/artists, » dated Sept. 21, 1962, and taking up an entire page of The Hollywood Reporter. The ad reads: « Mother of three -- 10, 11 & 15 -- divorcee. American. Thirty years experience as an actress in motion pictures. Mobile still and more affable than rumor would have it. Wants steady employment in Hollywood (has had Broadway). »

Astonishingly, the ad was placed by none other than Bette Davis, when the star was at the nadir of her storied career and desperately in need of work.

22.1.09

douze fois championne de karaté


« En vue »
en page 5 de la Dépêche du Midi du 22 janvier,
à propos de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat :
« La brune succède à la blonde. A 39 ans, Chantal Jouanno qui fut la conseillère environnement de Nicolas Sarkozy pendant la campagne 2007, remplace Nathalie Kosciusko-Morizet au secrétariat d’Etat à l’écologie. Celle qui fut douze fois championne de France de karaté est bien connue et respectée des milieux environnementaux. »
Rien ne vous choque ?
Relisez.
Rien ? Vous êtes sûr ?
Un pigiste, voire même un journaliste aurait-il la bêtise d’écrire à propos d'hommes politiques ou d'affaire : « Le brun succède au blond. » ? L’a-t-on jamais lu dans des colonnes sérieuses ?

Même page, autre propos bien plus alarmant (parce qu'il frappe par sa justesse) : « Aujourd’hui, on est en train de creuser un sillon qui nous conduit tout droit à l’apartheid. » S’agissant de la place des pauvres et des exclus dans la société française, Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité et à l’égalité des chances nommé mi-décembre par Nicolas Sarkozy ne mâche pas ses mots. « La période qui s’ouvre est la dernière chance que nous ayons. » a-t-il prévenu.

L'alpenage de Knobst


Si vous êtes parisien (occasionnel ou résidant), ou francilien, allez voir l’Alpenage de Knobst au Théâtre 14 – Jean-Marie Serrault

Deux amis blogueurs ont figuré parmi les premiers spectateurs. Je vous invite à lire leurs "comptes rendus" mais vous invite à ne pas tout lire, si vous souhaitez faire l’expérience qui les a troublés.

Il y eut Oh ! accompagné de Bougrenette (un joli collage de photos "chez elle", un extrait de Britannicus et une histoire de femme au volant)

photo publiée ici avec l'aimable autorisation de Bougrenette (tu veux bien, ma p'tite Val?)

Un extrait d’Oh ! « Au plus fort des engueulades, (avant le spectacle) un morceau du mur s'est détaché pour tomber dans la salle, puis un morceau du balcon. Là, plus personne n'était vraiment rassuré. On ne comprenait pas, d'ailleurs, que le spectacle ne commence pas encore. Je ne sais plus bien qui est sorti pour essayer de comprendre ce qui se passait. En tout cas, il revint blême, en expliquant que les portes du théâtre avaient été fermées, et qu'il n'y avait personne. Et là, l'ouvreuse s'est mise à frémir et à sangloter. (…) Tout le monde lui est tombé dessus, à cette pauvre fille, le ton est monté d'un cran, et le balcon s'est effondré. »

« Le texte de la pièce est assez drôle, la distribution est brillante, la mise en scène est vive, pleine de trouvailles, appuyée par un décor ingénieux. On a passé une bonne soirée. »

Mardi, mercredi, vendredi, samedi à 20h 30
Jeudi à 19 h
Matinée samedi à 16h
Relâche dimanche et lundi; jusqu'au 7 mars.
Renseignements et réservations
au théâtre ou par téléphone au 01 45 45 49 77
Texte de Jean-Loup Horwitz, mise en scène de Xavier Lemaire, avec Katia Tchenko, Laurence Breheret, Letti Laubiès, Benjamen Brénière, jacques Brunet, Xavier Lemaire et Guy Moign.

20.1.09

"On a fermé les yeux à double tour..."


cliquez sur l'image pour l'agrandir

Albi, le 20 janvier 2009

La Dépêche du Midi

A l’attention du directeur de la publication

Copie à : rédacteur en chef et blog http://ohlebeaujour.blogspot.com


Bien que touchée par la présence de votre journaliste le 15/01/09, lors de la conférence de presse du collectif de soutien aux familles tchétchènes qui a eu lieu dans le local du MRAP, je suis dans l’obligation de m’élever contre le compte rendu qui en est fait dans votre journal en date du 17/01/09.

En effet, vous mettez l’accent sur moi et mon grand-père, dans votre rubrique « En vue », vous focalisant ainsi sur l’aspect "people" de notre famille.

Or, il s’agissait lors de cette manifestation de défendre les 4 familles tchétchènes actuellement menacées d’expulsion. Il s’agissait de cela, et uniquement de cela. L’urgence est là. Personne ne s’intéresse à Manon Montvallon, y compris le dessinateur Piem qui, à 85 ans, a repris sa plume de combat pour protester contre la loi française lorsque, plutôt que de dire la justice, elle s’avère inique.

Je vous prie instamment de considérer ce mot comme un droit de réponse et de le publier en l’état dans la Dépêche du Midi, réputée pour son honnêteté.

Manon Montvallon


17.1.09

à mardi !


Et voilà, chers amis, l'affiche définitive du CLA

cafe litt 30 20 200

Transmettez-la à vos e-correspondants (photo d'Ariane Ruebrecht - création affiche de Milypops)

Rendez-vous au Pré en Bulle mardi 20 janvier aux environs de 19h30.

Nous parlerons de quelques grands écrivains "nobélisés" (les lauréats du prix Nobel seront, pour un moment, le pavé-fil rouge du CLA).

Le parcours du mois sera celui de Cris Latger de la librairie de bandes dessinées le Passage à l'Acte. Il nous présentera une sélection d'ouvrages qui seront vendus au cours de la soirée.

Nous écouterons Claudio le Vagabond (un des piliers du CLA), Sorcier Apokalyps, M le Chat, et aussi... Vous verrez bien.

Pour en savoir plus, branchez-vous sur Philippe Brémaud de Radio Albigès, lundi 19 et/ou promenez-vous sur le blog du Café littéraire d'Albi.

A mardi!

petite annonce


Cherche Tchèque pour traduire lettres grand-père tchèque. Ecrire à ohlebeaujour.

15.1.09

demain, je mens



Il y a presque deux ans, je m'insurgeais contre l'hypocrisie des pouvoirs publics, de l'Etablissement français du sang, l'EFS (à lire ici). Le lendemain, je relatais mon incrédulité (lire là) parce qu'on me donnait une carte de donneurs d'organes. Aujourd'hui, je lis l'article paru dans Le Monde et j'ai honte d'être français.
Ca n'est pas nouveau, la France régresse. Et officiellement, je décide de donner mon sang en mentant sciemment lors du questionnaire qui me sera remis. Il s'agit pour moi de désobéissance civile. Que l'EFS ne vienne pas culpabiliser les Français parce qu'ils ne donnent pas, parce qu'ils sont égoïstes, parce qu'il y a pénurie, alors qu'on exclue des millions de donneurs potentiels (qu'ils soient homosexuels ou pas). Alors on me répondra que mes exemples sont des exemples "à la con" pour citer un commentateur de ce blog, que je n'ai pas de chiffres à donner pour étayer mon propos.
M'est-il permis de douter de ces chiffres ?

12.1.09

Poules malheureuses


Les gens cherchent de ces choses sur Internet qui ne lasseront jamais de m'étonner. Un(e) internaute a tapé "poules malheureuses". Il est tombé sur mon blog. Notamment sur un billet où j'évoquais les locataires périgourdines du poulailler de mes parents. Google s'en est allé fouiller dans les commentaires pour en extraire le mot "malheureuses" et satisfaire ainsi aux désirs de l'internaute. Lequel s'inquiétait probablement de voir ses poules arborant une triste mine. Pleuraient-elles la perte d'un poussin? 
Pourquoi refuserait-on aux poules le droit de porter le deuil?
Les poules de mes parents ont, quant à elles, tout pour glousser de bonheur. Certes, parfois, ma mère oublie de les "ouvrir" parce qu'elle fait la grasse matinée. Sans doute pour se rattraper, elle les laisse gambader dans le potager de mon père. Mais elle les nourrit d'amour, d'eau fraîche... et de graines biologiques. Et mon papa qui a fabriqué une cabane et délimité un second enclos pour qu'un couple séjourne à part... 
On ne touche pas aux poules de ma maman! 
Je me souviens encore de ce jour où, dans le village où j'ai grandi, un voisin s'est plaint à la mairie. Il a fallu qu'elle tue tous les beaux pigeons qu'elle avait élevés.
Mes parents ne les gardaient que pour leurs oeufs... et pour la compagnie.

9.1.09

La Machine à Expulser "POUR LES NULS" et les familles tchétchènes à Albi

Trop souvent employés de façon lapidaire, quelques acronymes qui ne doivent pas décourager ceux qui veulent signer les pétitions du RESF, se joindre aux actions, ou qui débarquent dans les collectifs du RESF : cliquez ici


Suite à l'article de la Dépêche publié ici voici quelques semaines, nombreux sont ceux qui désiraient être tenus informés : je les invite donc à lire le message de Sorcier-Apocalyps qui milite notamment au sein du MRAP

« Réunion pour les familles tchétchènes ce vendredi 9 janvier à 20h30 / local du MRAP, 25ter rue de la Madeleine à Albi.

C'est pas fini.
La mobilisation a été très large.
Une avancée : la famille qui s'est présentée lundi n'a pas été arrêtée, un mois de délai a été accordé pour qu'elle puisse présenter un dossier d'étranger malade. Après la consultation d'un médecin spécialiste, c'est la DASS qui tranchera. C'est pas gagné encore (point précis à suivre lors de la réunion).

Pour les autres familles rien n'est résolu. Aux membres de la délégation qui reprochaient aux représentants du préfet de laisser ces familles dans l'errance, il a été répondu que c'était de notre faute, ces familles sans notre intervention seraient déjà en train de déposer leur dossier en Pologne !

Il faut continuer à se mobiliser,  en s'adressant aux élus par exemple... faire marcher notre imagination. Radio Albiges a consacré presque une heure ce mardi à cette situation et nous invite lundi prochain à débattre de Dublin 2
Nous nous sommes adressés aux différents collectifs Tchétchénie de France, pour échanger avec eux. A Nantes le préfet a accordé de déposer un dossier OFPRA à certains tchétchènes Dublin 2, a refusé pour d'autres... selon son humeur comme dit la copine.
A Nantes, une famille tchétchène n'ayant pas reçu les informations par la préfecture en russe, le juge avait cassé la demande de reconduite. Pas à Toulouse malheureusement.
Des collectifs dont celui de Nantes prévoient des actions globales contre Dublin 2.
Chacun doit continuer à chercher des informations sur la Pologne, (la préfecture en demande) et des jurisprudences concernant Dublin 2.

Nous devons penser au côté financier.
COMMENT AIDER CES FAMILLES ?....

sorcier-apokalyps@voila.fr
(Militant Révolutionnaire & Slammeur dissident) 
»

*Qu'est-ce que Dublin 2 : selon RESF: Dublin 2 ou Dublin II comme dans "Le ministre n’a fait "qu’appliquer strictement" la convention de Dublin en ordonnant l’arrestation" 
Les familles entrées par un autre pays européen sont renvoyées dans le pays où elles ont débarqué.  (http://www.ofpra.gouv.fr/index.html?xml_id=233&dtd_id=14)

7.1.09

Manon


Voici la belle Manon, étudiante en sociologie, que j'évoquais dans le billet précédent.

6.1.09

trombinoscope Edvige @ Albi


La soirée dénonciation a commencé ici. (cliquez ici si vous n'avez pas déjà lu la "genèse").

puis elle a continué à la salle Pascal Ambic (Université Champollion d'Albi)

Benoît, chargé à la communication de l'Université Champollion

Au final, le concept a séduit beaucoup de gens, hélas, une minorité a joué le jeu: dire que l'on est accro au café ou que l'on n'aime pas les épinards est une maigre confession. Je tiens néanmoins à saluer le courage de Manon et celui de Nicole qui se sont véritablement livrées, avec les risques que cela comporte (le regard des autres ont sans doute changé depuis leur "dénonciation").

3.1.09

un «réveillon des luttes»



article "lu et approuvé" dans 20minutes.fr

CONSOMMATION - Mercredi dernier, une cinquantaine de personnes sont parties sans payer avec leurs caddies remplis du magasin de la rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris...

Une scène surréaliste. Mercredi après-midi, quelques heures avant les bombances du réveillon, au Monoprix de la rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris. Une cinquantaine de précaires, de chômeurs et d’intermittents du spectacle «réquisitionnent» une dizaine de chariots, après les avoir remplis de fois gras, de saumon, mais pas seulement: pâtes, patates, huile sont aussi raflés. Ils bloquent ensuite les caisses du supermarché et exigent que le directeur les laisse sortir sans appeler la police.

«C'est une autoréquisition qui est juste en ces temps de crise et qui permet aux précaires de fêter aussi le Nouvel An dignement», explique un membre du collectif au «Parisien». Ces militants aux faux airs de Robin des bois ont pu finalement sortir du magasin sans être interpellés. Les victuailles ont été redistribuées à la Bourse du travail, occupée par des sans-papiers, au gymnase Merry, où sont installés des mal-logés, et lors d'un «réveillon des luttes» dans le 19e arrondissement de Paris.

La troisième action de ce type depuis deux semaines

Plus précisément, on peut appeler cette pratique une «autoréduction», très répandue en Italie dans les années 70. Elle prenait parfois la forme de mouvements de masse où les abonnés à l'électricité refusaient de payer leur facture, pour obtenir des ristournes équivalentes à celle de l'industrie.

C’est la troisième action de ce type en France depuis deux semaines. Le samedi 20 décembre, une première «autoréduction» a été menée aux Galeries Lafayette de Rennes, puis le samedi suivant au Monoprix de Grenoble.

Monoprix parle de «pillage»

Cette initiative n’est évidemment pas du goût de Monoprix. «C'est un pillage inacceptable et regrettable », a expliqué le groupe, qui a réuni une cellule de crise ce vendredi matin et a décidé de donner des suites judiciaires à cette affaire.

«Le 31 décembre est une journée très importante pour une enseigne comme la nôtre, précise Monoprix. Le directeur du magasin et les salariés ont fait en sorte que cet incident soit le plus court possible et qu'il ne dégénère pas. Les discussions étaient difficiles et très tendues et ils ont été obligés de céder».

Plainte contre credo anticapitaliste

Le son de cloche est évidemment différent chez les militants. «Treize chariots pleins sont sortis du magasin après des négociations tendues avec une direction qui a logiquement choisi de ne pas prolonger le blocage des caisses (perte de chiffre d’affaires) ou prendre le risque d’une intervention policière dans les rayons», explique le collectif dans un communiqué.

«La crise montre la débilité d'un système où certains misent la vie des autres au casino, souligne ainsi un tract distribué au Monoprix. Pour fêter le Nouvel an, nous serions censés dépenser des miettes de salaire ou une maigre prime de Noël dans les supermarchés. Ce soir nous ne jouerons pas cette fable. Nous ne paierons pas».

Monoprix a porté plainte contre X pour «vol avec violences et insultes», avec constitution de partie civile. Les pertes subies par le magasin sont en train d'être estimées.

La question du vol en «état de nécessité»

Que risquent nos Robins de bois des temps modernes devant la justice civile, qui a remplacé la justice divine et le martinet du shérif de Sherwood? Est-ce du vol?

Un précédent fameux revient en mémoire. Le 21 décembre 2000, Agnès B., RMIste de 25 ans, a décidé de voler des jouets et des provisions dans une grande surface pour faire passer un «vrai Noël» à ces sept enfants. Elle dérobe pour 609,8 euros, avant d’être surprise par les agents de sécurité. Quelques mois plus tard, en avril 2001, elle comparaît, sans assistance, devant le tribunal correctionnel. Reconnue coupable, elle est néanmoins dispensée de peine, en reconnaissance d' «un état de nécessité».

Le parquet fait appel, pour éviter que «s'instaure une jurisprudence fondée sur l'état de nécessité, que cela permette à des personnes de commettre librement, avec en quelque sorte la bénédiction de la justice, des vols dans les grandes surfaces». En appel, Agnès B. a finalement écopé de six mois de prison avec sursis. Une peine symbolique.
M.Gr.

1.1.09

Des images se racontent...


Je vous conseille vivement une visite à la Médiathèque de Saint-Juéry afin d'y découvrir une exposition de photos sublimes glanées lors des 1000 jours et 1001 nuits où Philippe Dulauroy et Claude Mamier ont parcouru le monde. Philippe y a promené ses mirettes pour photographier gens et paysages. Claudio ses esgourdes pour récolter des contes.

L'exposition aura lieu du 2 au 31 janvier 2009 à la Médiathèque municipale - Parc François Mitterrand 81160 Saint-Juery

Joignez-vous à nous le vendredi 9 janvier à 18h30* pour le vernissage. Claudio dit le Vagabond contera « d'ici et d'ailleurs
», ensuite de quoi vous sera offert un apéritif dînatoire. A 20h30, Claudio et Philippe vous feront le récit de leur voyage.

photo Philippe Dulauroy ©
* réservation conseillée : Tel. 05 63 45 93 44 courriel : mediatheque@ville-saint-juery.fr

Si vous n'êtes pas tarnais ou midi-pyrénéen et/ou que vous avez un excellent alibi pour ne pas être des nôtres, découvrez contes, photos et carnets de routes sur le site des
« raconteurs d'histoires » : http://www.1000jours1001nuits.net/
et puis le blog de Philippe Dulauroy alias Dul : http://dul.amsud.net/

30.12.08

Le troisième mardi du mois


Chers amis,

Veuillez noter sur vos agendas tout neufs que, désormais, vous n’êtes plus disponibles le troisième mardi du mois.

Ah bon, mais pourquoi ?

Parce que, têtes de linottes, vous avez rendez-vous au Pré en Bulle qui, ces soirs-là, accueille le Café littéraire d’Albi.

C’est pas chic, ça ?

Cependant, direz-vous, car vous avez quand même de la jugeote, qu’est-ce que c’est-y donc, ce machin de Café littéraire ?

Eh ben, voilà : 1) c’est un café dans un café, enfin plutôt une brasserie qui fait même restaurant, par conséquent, on peut y boire et manger. C’est vivement conseillé, recommandé, voire obligatoire. 2) littéraire, ce qui signifie, vous l’aviez compris, futés que vous êtes, qu’on y cause littérature.

Ne paniquons pas, ça n’a rien de barbant. Promis juré. La preuve, vous pourrez dès le 30 décembre à 9h, écouter sur Radio Albigès la mise en ondes (réalisée par Jonathan alias Sorcier Apokalyps et Claude Mamier) de la première édition du CLA. L’émission sera rediffusée le samedi 3 janvier à 13h30. Vous pourrez écouter la seconde partie le mardi 6 et samedi 10 janvier aux mêmes heures. Merci à Radio Albigès de faire écho aux discussions du CLA.

Des discussions ?

Et même des débats, parfois des prises de bec, des monologues, dialogues et autres bavardages.

Le CLA tentera de s’articuler autour de quelques thèmes récurrents, qualificatif qui, dans les maisons d’édition, définit généralement le héros acharné à faire son trou – Tarzan, le commissaire Maigret, Rahan, Bob l’Eponge, Buffy, Titeuf et consorts. Ceci pour que vous notiez au passage l’ouverture d’esprit du CLA.

Revenons à nos moutons, et donc à nos axes.


LE MENU MENSUEL

Le Pavé du Chef – nous ne voudrions pas insister, mais nous sommes dans un lieu de restauration. Ce sera le plat de résistance, le gros morceau que se partageront divers intervenants.

Le Parcours – présentation d’un auteur, traducteur, éditeur, libraire, imprimeur, professeur de littérature ou d’autre chose, bibliothécaire, documentaliste, iconographe, graphiste, dessinateur, illustrateur, maquettiste, comédien, diseur, conteur, slammeur, rappeur, chanteur… ouf ! on arrête l’énumération qui n’est pourtant pas terminée. Le livre en fait travailler, du monde. A nous de le défendre dans cette période difficile.

Ça fait genre – littératures de genre, id est les littératures populaires, celles qui plaisent à tous les publics, particulièrement au jeune public, celles qu’on a une fâcheuse tendance à mépriser, et que nous nous emploierons à défendre. Polar, science-fiction, fantastique, héroic fantasy, anticipation, roman sentimental, etc. Cette rubrique vous sera servie, en principe, par Michelle Charrier, Claude Mamier et autres. Nous aurons ainsi le plaisir de recevoir auteurs et traducteurs réputés, nombreux dans notre région.

Le Prof du Coin – vous êtes professeur de littérature ou plus simplement de français, vous avez évidemment des tas de choses à raconter. Vous pouvez même vous faire escorter de vos élèves.

Pour l’instant, c’est Jérôme Cabot, Maître de conférences en Littérature française à l’Université Champollion et chargé de mission à l’action culturelle, qui s’y colle. Et en plus, il slamme !

Incise – vous êtes un jeune auteur, vous bloquez, vous doutez, on refuse de vous publier, ça vous reste en travers du gosier… venez rencontrer parrains et marraines littéraires au Pré en Bulle.

Méli-mélo – les livres que vous, nous, on aime, ou que l’on exècre. Partagez avec nous vos élans et vos écœurements.

ShowTime – selon l’humeur, les possibilités, les disponibilités des uns et des autres : expositions, lectures, sketches, BéDés, contes, musiques, chants, etc (vos suggestions sont les bienvenues).

Ephéméride – les événements culturels en relation plus ou moins proche avec la littérature, les concours, manifestations, bref les dates à noter.

Littérairement vôtre,

Nicole Hibert et Laurent Delpit

(la suite sur le blog du Café littéraire d'Albi et quelques instantanés captés par Ariane Ruebrecht)

P.S. s'il y a parmi vous des connaisseurs en CSS et présentation de blogs lemonde.fr et prompts à nous éclairer de leurs lumières... écrivez-nous.


29.12.08

floc... crac...

Sur le chemin boueux, les semelles de mes bottes en plastique font floc

Un petit vent frisquet siffle à mes oreilles

Caresse ma nuque, mes joues et mon front

Un cheval et sa jument me regardent parler à mon arbre

De leurs naseaux s’élèvent des ronds de buée interrogateurs.


- Comment vas-tu, mon grand ?

- … répond le chêne dans un bruissement de feuilles mortes.

- Tu es encore debout, c’est l’essentiel.

L’épais brouillard avale notre conversation à mots comptés.


Et je chemine le long du potager endormi

Sous mes pas, la terre givrée fait crac

Devant le feu de cheminée, je réchauffe mes doigts engourdis

Les flammes lèchent péniblement la branche que le chêne m’a donnée

Mon père sort les pains de leurs moules

Un torchon sur l’épaule, ma mère épluche les pommes de terre

Qui accompagneront les cèpes du bois d’en bas.

24.12.08

Que vous dire que je puisse vous dire ?


Voici un message de Fred Vargas reçu hier, à propos de Cesare Battisti :

« Chers ami-e-s,
Revenue du Brésil hier, avec ma sœur et mon fils. Que vous dire que je puisse vous dire ?
Nous avons pu voir Cesare
deux fois, grâce à l’aide d’un sénateur. Alors que nous attendions Cesare, le directeur de la prison nous a donné à chacun un poème de noël dans une enveloppe rouge avec notre nom écrit dessus au feutre doré…

Donc embrassades avec le directeur. C’est comme ça, c’est le Brésil.
J’ai pu parler deux heures avec le secrétaire national de la justice – qui fait son rapport au ministre
et qui m’a bizarrement donné des conseils allant dans notre sens.
Bonne nouvelle : pendant la semaine, la Conférence annuelle des Droits de l’Homme (très important là-bas) a voté la motion en faveur de Cesare à l’unanimité. Cela influencera sans doute le PT (le parti de Lula) à voter dans le même sens le 26 janvier, sans certitude encore. Nous avons brièvement rencontré au Sénat le ministre des Droits Humains, influent, qui avait fait part la veille de sa position pour Cesare au ministre de la justice.
On peut espérer une bonne nouvelle d’ici peu, d’ordre politique-humanitaire. Sinon, on repart devant le Tribunal Suprême.
Une pétition (brésilienne) circule depuis peu sur le net, que je vous engage à signer et faire signer : cliquez ici.
Circule aussi une Lettre de solidarité pour Cesare, à signer également, pour ceux qui le souhaitent, cliquez là.
Je copie ci-dessous le texte de cette lettre.
Bon Noël à tous,
Chaleureusement,
Fred
»

Je partage l'avis de mon amie Isabelle qui m'a envoyé cette lettre et qui milite quotidiennement auprès de RESF notamment. « Personnellement, je ne pense pas qu'il faille signer la lettre, qui est écrite au nom de citoyens brésiliens. Par contre, j'ai signé la pétition. Bien sûr, c'est une position personnelle. Je vous rappelle que vous pouvez obtenir la traduction par le traducteur automatique Babelfish sur internet.
Amitiés,

Isabelle P
» .


Texte de la lettre :

« Carta em solidariedade a Cesare Battisti, por uma decisão justa e soberana do Estado brasileiro: a sua libertação
Dezembro de 2008
Vimos, em nome de brasileiros das mais diversas cores ideológicas, manifestar solidariedade ao escritor Cesare Battisti, cidadão italiano mantido preso pela Polícia Federal em Brasília desde março de 2007, acusado de crimes que nega ter cometido, com motivação política, ocorridos em seu país, na década de 1970 -- época em que o mundo estava dividido em dois pólos ideologicamente antagônicos e aconteciam conflitos em ampla escala, nas diversas nações.
Cabe salientar o quanto o episódio é inoportuno, num momento em que o Brasil desfruta de invejável liberdade, começa a pagar suas dívidas sociais e desenvolve esforços para ser reconhecido pelos organismos internacionais como uma nação capaz de assumir responsabilidades maiores na condução dos destinos da humanidade.
Neste sentido, é imperativo sermos vistos como um país que não só respeita os direitos dos seus próprios cidadãos, como apóia os estrangeiros vítimas de perseguições políticas em seus países de origem. A concessão de refúgio humanitário, nesses casos, é uma nobre tradição brasileira da qual não deveremos jamais abrir mão.
Cesare Battisti já sofreu demais. Merece viver em liberdade, com sua família, exercendo o ofício em que tanto se destacou. Merece a hospitalidade dos brasileiros cordiais (torçamos para que eles ainda existam e se manifestem!).
Não é só Cesare que está sendo posto à prova. Nós também: nossos sentimentos humanitários, nosso espírito de justiça, nossa consciência solidária.
Seria motivo de imensa vergonha para nós não oferecermos a um idealista injustiçado condições análogas às que propiciamos a ladrões como Ronald Biggs e ditadores com Alfredo Stroessner.
»

NOSSA LUTA NÃO É SÓ POR CESARE. É TAMBÉM POR NOSSA DIGNIDADE E ORGULHO NACIONAL.

VENCEREMOS!
Link para incluir a sua assinatura.

mise à jour 14/01/2009
Le Brésil vient d'accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti.

20.12.08

Pierre Etaix'position


Avant de vous donner des nouvelles de Pierre Etaix, je vous propose une interview qu'il a accordée au magazine PARIS-MATCH Belgique du 13 novembre 2008, à l'occasion d'un chaleureux hommage qui lui a été rendu à Bruxelles, au Théâtre de la Toison d'Or.


L'homme invisible ou le dernier film de Pierre Etaix.

Le 18 novembre prochain, Bruxelles rendra hommage à l'immense carrière d'un jeune homme de 80 ans. Gagman, dessinateur, magicien, écrivain, comédien et réalisateur de films, Pierre Etaix cultive de multiples talents. Mais surtout, depuis toujours ou presque, comme si son nez rouge avait été déposé par une fée dans son berceau, c'est son "état" de clown qu'il privilégie. Le meilleur ami français de Jerry Lewis nous a reçus dans son appartement de Pigalle pour nous conter une histoire qu'il n'aurait pas eu l'idée d'écrire. Où comment tous les films qu'il avait réalisés avec son complice Jean-Claude Carrière dans les années 60 sont devenus invisibles. Sous toutes formes et dans le monde entier!

Comment aborder l'expérience d'un tel homme sans manifester trop d'ignorance? Pierre Etaix amusait déjà son public sur les planches des cabarets parisiens avant même que Bruxelles eût construit son Atomium. Une vie entière consacrée à l'humour. En d'autres termes, à l'observation des petits et grands travers des hommes et de l'humanité. Une vie entière à faire rire et sourire, ce qui est certainement une activité très sérieuse si l'on veut aller au-delà de la grimace et des jeux de mots faciles.

Roi du gag un peu oublié, Pierre Etaix fut autrefois le collaborateur de Jacques Tati. C'était en 1954. Il n'avait que 24 ans et ses talents de dessinateur avaient intéressé le créateur de Monsieur Hulot. Etaix avait pour mission de croquer sur papier des idées de scènes comiques. Plus tard, en 1958, il fut aussi assistant réalisateur sur le tournage de « Mon oncle ». Ensuite, il concevra ses premiers films avec la complicité de son ami de toujours, Jean-Claude Carrière. Des courts métrages d'abord, dont le deuxième, «Heureux Anniversaire », fut couronné, ni plus ni moins, d'un Oscar à Hollywood en 1963. Viendront ensuite plusieurs longs métrages. « Le Soupirant» en 1962, « Yoyo» en 1964, « Tant qu'on a la Santé» en 1965, «Le Grand Amour» en 1968 et « Pays de Cocagne» en 1969. Des films récompensés par d'innombrables prix. Des films particuliers témoignant avec talent d'un imaginaire burlesque trop peu visité par le cinéma français. Des films qui ont forcé l'admiration des plus grands noms du cinéma ... Mais des films aussi que l'on ne peut plus voir nulle part, alors qu'ils intéressent nombre de distributeurs. Que ce soit à la télé, au cinéma, sur DVD, les films d'Etaix ont disparu. En cause, un regrettable imbroglio juridique ...


Paris Match Belgique. Par quel chemin êtes-vous arrivé dans cette impasse?

Pierre Etaix. En 1996, j'ai estimé que la société qui avait produit mes cinq longs métrages ne les exploitait plus suffisamment. J'avais des propositions d'un important distributeur qui voulait leur donner une seconde vie. J'ai donc refusé de renouveler la cession de mes droits, mais le gérant de la boîte de production était un homme habile ... Il a pu convaincre Jean-Claude Carrière, le co-auteur de ces films, de signer la prolongation du contrat. Voyageant beaucoup, mon ami a été abusé. Il ne savait pas que j'avais fait un autre choix ...

Ce qui a conduit à une première situation de blocage?

Oui, car faute d'accord commun entre les auteurs, l'exploitation des films devenait impossible pour dix ans. Le seul droit que je conservais encore était de les montrer lors de manifestations non commerciales. Six ans plus tard, en ayant assez de voir notre travail perdu dans cette oubliette juridique, Carrière et moi avons tenté une première action. Notre but était d'accéder aux négatifs afin de faire procéder à leur restauration, ce qui était le premier pas vers une nouvelle exploitation des films. En mai 2002 d'abord, puis en février 2003, nous avons gagné ce combat devant les tribunaux.

Tout était donc pour le mieux.

Oui, bien entendu. Jean-Claude et moi, nous étions très enthousiastes ... Me Francine Wagner-Edelman, l'avocate parisienne qui nous avait obtenu cette belle victoire, nous a annoncé qu'elle pouvait aussi nous aider pour la restauration des films et leur remise en exploitation: Gavroche Productions, une société dont son frère était le gérant, pouvait se charger de tout. Formidable!
N'est-ce pas? Nous étions en confiance. On a signé un projet de contrat.

Et puis?

Rien.

Comment cela, rien?

Rien ne s'est passé pendant deux ans. Le contrat n'avait même pas été contresigné par le frère de notre avocate.

Pourquoi?

Pour le savoir, on a cherché à entrer en contact avec Gavroche. Tout ce qu'on a trouvé, c'est une boîte aux lettres, une société fantôme!

Votre réaction?

En novembre 2006, nous avons repris l'initiative, obtenant l'aide de la Fondation Groupama Gan pour le cinéma, ce qui a permis la restauration d'un premier film (Yoyo). Début janvier 2007, après des échanges de courriers improductifs, nous avons réclamé à notre avocate de nous restituer l'original du projet du contrat qui comportait nos signatures ... et cela s'est encore envenimé. Désormais, elle se profilait comme l'avocate de son frère ... lequel s'est alors décidé à signer le contrat.
Et, très peu de temps plus tard, ce document était déposé au RPCA (Registre public du cinéma et de l'audiovisuel). Une clause avait été ajoutée sans être contresignée par nous.

Pardon?

Oui, c'est du faux et de l'usage de faux! Nos droits étaient entièrement cédés. On était pieds et poings liés. La société fantôme s'était octroyé une arme pour tout bloquer: rediffusions télé, éditions de DVD, projections publiques... Pour couronner le tout, on a découvert que l'avocate qui nous avait mis dans de si mauvais draps avait des intérêts dans la société de son frère.

N'avez-vous pas été un peu naïfs dans cette affaire?

Est-ce naïf de faire confiance à son avocat? J'ai mis du temps, c'est vrai, à comprendre qu'elle avait agi dans l'intérêt de son frère.

Que fait la justice française?

La ministre de la Culture connaît le dossier. Elle est sensible à notre cause. Mais, bien évidemment, les tribunaux sont indépendants. En juin 2007, une première action pour faire supprimer l'inscription du contrat litigieux au RPCA n'a pas abouti. Le tribunal s'est déclaré incompétent. Une nouvelle action judiciaire est en cours ... Comme en 2002, il s'agit d'avoir accès à nos négatifs pour les restaurer et permettre une nouvelle exploitation des films ...

Des distributeurs sont intéressés?

En mai et en juillet 2007, il y a eu deux projections non commerciales de « Yoyo ». Dans le cadre de la «Sélection Cannes Classique» et au Festival de Paris Cinéma. On a fait salle comble. Il y a eu des demandes d'acquisition de distributeurs français et étrangers. Actuellement, il n'est pas possible d'y donner suite.

Vous perdez de l'argent ...

Ce n'est pas une question d'argent. Pour moi, les recettes pourraient être mises sous séquestre en attendant que la justice clôture définitivement le débat sur les droits d'auteur. C'est une question de dignité, de respect d'une création artistique. Il est inacceptable d'ainsi priver des auteurs du droit de montrer leurs créations. J'attends avec beaucoup d'espoir un jugement qui doit être prononcé à la fin de ce mois de novembre.

En ne restaurant pas vos films et en ne les diffusant pas, vos adversaires ne gagnent pas grand-chose. Quel est leur mobile?

Peut-être espèrent-t-ils un jour revendre leur société fantôme en valorisant son seul actif, c'est-à-dire le catalogue de mes films? Peut-être que cela devra se faire quand j'aurai cassé ma pipe? Peut-être avec des Japonais ou des Suisses? Que sais-je finalement de leurs réels desseins? Pour moi, la vraie question n'est pas là. Je souhaite de toutes mes forces que l'opportunité de faire revivre mes films puisse se concrétiser. J'ai travaillé beaucoup, pendant toute ma vie. Me voir ainsi dépossédé de mon oeuvre est insupportable.

D'après le spécialiste belge des médias Alain Berenboom, la jurisprudence vous est favorable. Un producteur qui est en défaut d'exploiter une oeuvre ouvre la possibilité à ses auteurs d'en récupérer les droits.

Tout à fait d'accord avec lui. Et dans cette affaire, c'est encore plus vrai, vu que le « producteur» n'a jamais rien produit. Le seul acte qu'il a posé est d'avoir apposé sa signature au bas d'un contrat.

A malheur, il y a toujours quelque chose de bon: vous bénéficiez d'innombrables manifestations de soutien.

Cette sollicitude me dépasse complètement. Je la trouverais presque encombrante. Je n'ai jamais voulu être médiatique. Faire des déclarations sur la société, sur mon travail ou sur ma personne ne m'a jamais intéressé. Si cette levée de boucliers pour venir à mon secours me fait chaud au coeur, elle me met mal à l'aise. Je m'étonne que l'on puisse donner tellement d'importance à quelque chose qui me concerne ... Je suis tout de même ravi qu'aujourd'hui encore des gens souhaitent voir ou revoir mes films. Ceux-ci utilisent un procédé narratif qui renvoie aux pionniers du 7e Art: le « slapstick ».

Vous pouvez nous expliquer?

Voyez les films de Buster Keaton, de Laurel et Hardy ou d'Harold Lloyd. Ils proposent des enchaînements de gags qui peuvent être compris au premier degré, presque de manière universelle. C'est cela, le slapstick: un mode de récit qui ne s'appuie pas sur le verbe (les dialogues) mais sur la mise en situation des personnages. Si vous projetez « La Ruée vers l'or», qui a été réalisée en 1928, cela parle encore aux spectateurs d'aujourd'hui. Les modes, les décors changent mais, fondamentalement, les problèmes humains restent les mêmes: la faim, la mort, l'injustice. Le besoin de dérision et de rire aussi. Tati, notamment dans « Les Vacances de Monsieur Hulot », avait renoué avec cela: il ne racontait pas une histoire, c'était un pur produit d'observation des facéties d'un personnage qui part un mois en vacances.

Vous avez des héritiers dans le cinéma français ?

Je crains que non. Moi-même, je n'ai plus trouvé de producteur depuis que j'ai réalisé « Pays de cocagne », en 1969. Un film dans lequel, un an après Mai 68, je relativisais la portée de ces événements en montrant que le retour fulgurant de la société de consommation était déjà là. Je filmais les Français en vacances. Un peu dans le style de ce que fera plus tard une émission de télé belge comme « Strip-tease ». Il y avait énormément de dérision et à l'époque, cela n'a pas plu du tout à la critique. J'ai été descendu avec une violence inimaginable. Je n'ai plus jamais pu faire de cinéma. Cela m'a condamné complètement. Par la suite, quatre projets de film ont été refusés. L'un de ceux-ci devait se faire avec Coluche, un autre avec Jerry Lewis ... Des expériences malheureuses qui m'ont permis de plus m'investir dans ma vraie passion, le cirque (NDLR: il a créé l'Ecole nationale de cirque en 1973) et dans d'autres formes d'expression. Je n'ai jamais arrêté de travailler.

A presque 80 ans, après l'avoir tellement observée, que pensez-vous de la société humaine?

Tout est devenu si dérisoire. Et cela complique le rôle du comique.1I fut un temps où l'on pouvait s'amuser de l'aspect physique ou de l'habillement d'un personnage. Aujourd'hui, il y a trop d'"Iroquois" dans les rues pour qu'il suffise encore à l’Auguste de se couvrir la tête de cheveux rouges pour emporter un premier sourire. J'ai aussi le sentiment que les gens sont de plus en plus manipulés. Qu'ils sont conditionnés par une inflation d'informations qui leur fait perdre le sens des choses. Comme si tout se valait...

Vous êtes dessinateur, clown, illustrateur, cinéaste, scénariste, magicien ... quoi d'autre?

On peut s'arrêter là. Ma chance est que ces différentes formes d'expression se sont enrichies les unes les autres. Toutefois, j'ai la conviction profonde, au regard des grands modèles qui m'ont inspiré, que je n'ai été rien d'intéressant dans aucun domaine ... sauf peut-être dans le domaine du cirque.

Que pensez-vous des humoristes d'aujourd'hui?

Trop d'artistes montent sur scène pour donner des leçons et paraître plus intelligents que leurs spectateurs. Ils viennent se faire applaudir dans la position de ceux qui détiennent une vérité. Je préfère l'humilité du clown qui, comme le disait Stan Laurel, n'a jamais peur de se faire passer pour un imbécile. Cela demande, il est vrai, un certain panache. Du « courage », disait même Charlie Rivel (NDLR: célèbre clown espagnol disparu dans les années 80). C'est pour cela aussi qu'être clown est un "état", une manière de vivre et de penser. Pas une fonction. C'est aussi un don, comme celui d'avoir l'oreille musicale. On peut apprendre des techniques et des trucs. Mais apprendre à être comique, ce n'est pas possible. De même que le talent ne suffit pas. Il faut aussi beaucoup de travail, de la patience, de l'observation. Des essais. Des échecs. Et surtout des confrontations au public. Brassens disait que « le don sans travail devient vite une sale manie ». Les clowns qui ne comprennent pas tout cela chercheront leur nez pendant toute leur vie.

Etes-vous heureux de l'hommage que Bruxelles s'apprête à vous rendre?

Ça m'inquiète beaucoup. C'est vraiment gênant d'être statufié de la sorte. J'espère que ce sera une fête.

A quoi consacrez-vous votre énergie créatrice en ce moment?

A plusieurs choses, bien sûr. Je prépare un spectacle de music-hall. Je dessine, j'écris ... des textes particuliers. Dans l'esprit de Chaval qui, dans un texte intitulé « Vantardise », proposait des phrases du genre: « J'ai très bien connu Louis XVI et Marie-Antoinette avant qu'ils ne fussent séparés. » Cela nous rappelle qu'il n'y a pas de situations proprement comiques, il n'y a que des situations dramatiques qui prêtent à rire. D'ailleurs, saviez-vous que j'ai bien connu le soldat inconnu avant qu'il soit célèbre ?

Propos recueillis par Michel Bouffioux,
Paris-Match Belgique du 13 au 19 novembre 2008


L'article poursuit avec:
Un homme libre

« M. Etaix est un homme charmant et délicat, d'une grande courtoisie. Clown timide, trop timide. Pour qu'il se mette en colère et se jette dans la bagarre, il lui en faut beaucoup. Et c'est ce qui est en train de se passer ... » C'est ainsi que Serge Toubiana, le directeur général de la Cinémathèque française, évoquait récemment la personnalité de Pierre Etaix. De fait, lorsque l'artiste ouvre la porte de son appartement sis dans le quartier de Pigalle, il séduit d'emblée par sa simplicité et sa modestie. Mais cela n'a rien à voir avec de la timidité. Cette attitude renvoie plutôt à un mélange d'humilité et de tendresse, des vertus devenues rares dans le monde des hommes, voire carrément étranges dans celui des "people". Des qualités qui appartiennent à "l'état de clown" de notre hôte, lequel a toujours redouté la médiatisation comme d'autres se méfieraient d'un virus qui traîne dans l'air. William Shakespeare a écrit des clowns qu'ils sont des prophètes qui disent la vérité par le plus court chemin. Et, de fait, Pierre Etaix n'aime guère l'emphase et les discours de tribuns, fussent-ils distillés sous les habits de l'humoriste. C'est un homme libre, un créateur qui a toujours laissé des portes ouvertes dans ses oeuvres pour respecter la liberté d'interprétation de ceux qui les regardent. C'est aussi un artiste qui a suivi son étoile. Bien sûr, aller au bout de ses rêves, cela a un prix. Pour le juste qui comprend le caractère dérisoire de toutes choses, il ne représente pas grand-chose. Si vous trouvez que Pierre Etaix vit dans un petit appartement, c'est que vous ne voyez pas qu'il s'agit de la réplique d'une roulotte de cirque. C'est que vous ne voyez pas les vraies richesses de ce palais, magnifiquement orné par les oeuvres et les souvenirs de l'artiste.


Fin de l'article avec la parole à la partie adverse:

Vers une médiation?

Me Francine Wagner, l'ex-avocate de Pierre Etaix, n'est évidemment pas d'accord avec l'artiste. Voici ce qu'elle nous a déclaré. « Il est tout à fait faux de prétendre que rien n'était prévu pour procéder à la restauration et à la diffusion des films. Gavroche Productions, qui n'a rien d'une "société fantôme" comme le prétendent Etaix et Carrière, a vraiment cherché à faire avancer les choses. Mais ce n'était pas si simple. Il y avait des obstacles juridiques, des négociations à mener pour arriver aux buts que nous partagions tous. Pour des raisons qui restent en partie mystérieuses, Pierre a tout remis en cause en octobre 2007, soit deux mois à peine avant la date que nous avions prévue pour les débuts de travaux de restauration des films. Et je précise que lui, comme Carrière, avaient connaissance de ce calendrier.

« En manquant de patience, les auteurs se sont eux-mêmes mis des bâtons dans les roues. Désormais, c'est une affaire juridiquement complexe, mais il y aurait moyen d'en sortir rapidement en revenant au dialogue. Gavroche Productions est demandeuse d'une médiation avec Pierre Etaix, Jean-Claude Carrière et la Fondation Gan qui est une autre partie à la cause. Dans un délai très court, peut-être en moins de trois mois, je suis certaine qu'une solution équilibrée pourrait être trouvée. Si les auteurs ne veulent plus de Gavroche, cette société acceptera de résilier le contrat pour autant que cela se fasse dans des conditions équitables.

« Il y a eu beaucoup d'accusations gratuites et infondées dans le cadre de cette affaire et cela a certainement créé un préjudice pour tout le monde ... Car ce climat délétère est néfaste aussi pour la ressortie des films de Pierre Etaix. Son oeuvre devrait être évoquée dans la presse en raison de sa grande qualité, pas dans ce cadre conflictuel. Certaines accusations sont vraiment basses, comme celle qui voudrait que l'on ait ajouté une clause après signature dans le contrat.
Il y a eu bien d'autres énormités dites par Pierre dans ses déclarations à la presse en France. Je suis d'avis de le laisser faire, de ne pas demander réparation. Parce que je respecte la liberté d'expression de Pierre et que je garde une fidélité pour la partie positive de son personnage. Il a été un ami et je conserve toute mon admiration pour le travail qu'il a réalisé. » Me Wagner ne conteste pas avoir eu des parts dans la société de son frère mais, selon elle, « cela n'a jamais été
caché à MM. Etaix et Carrière ».

~~~~~

Voici les dernières nouvelles juridiques :

Le 28 novembre 2008, Pierre Étaix et Jean-Claude Carrière sont déboutés de toutes leurs demandes, la juge rejetant « les demandes tant principale que subsidiaire de mesure provisoire formée par Monsieur Jean-Claude Carrière et Monsieur Pierre Étaix » et renvoie l’affaire à l'audience du 12 décembre, durant laquelle pourrait être jointe une autre affaire… celle opposant GAVROCHE PRODUCTIONS à la fondation GROUPAMA GAN pour le cinéma.

Cette jonction d’affaires, souhaité par GAVROCHE PRODUCTIONS, aurait évidemment pour conséquence de complexifier considérablement la procédure en cours.

Le 12 décembre 2008, la justice prononce la jonction d’affaires. (L’affaire opposant Pierre Étaix et Jean-Claude Carrière à Gavroche Productions et celle opposant Gavroche Productions à la fondation Groupama Gan pour le cinéma ne formant plus qu’un seul et même « épais » dossier) et fixe le calendrier des prochaines audiences.

L’ultime audience de plaidoirie est fixée au vendredi 15 mai 2009.

~~~~~

Pierre Etaix expose ses dessins au Musée en Herbe du 17 décembre au 31 mars 2009. Musée en Herbe 21 rue Hérold 75001 Paris (entrée libre)

En mars, il publie un ouvrage Textes et textes – Étaix aux éditions du Cherche Midi. Que vous dire à propos de cet ouvrage ? Qu’il est un clin d’œil aux proverbes de Chaval, lequel était un grand ami d’Etaix.

Enfin, une grande fête en l’honneur de Pierre Etaix sera donnée au printemps au Théâtre du Rond-Point à Paris. Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, préparez vos toilettes !