22.7.08

Les jambes de bois


Quand on perd une jambe à la guerre

On en met une autre en bois
Car il paraît qu’on a beau faire

Les jambes ne repoussent pas.

Mais peut-on me dire pourquoi
Il ne pousse pas de feuilles sur les jambes de bois ?

Des feuilles toute vertes
Avec des tas d’insectes,

Des feuilles toute belles

Où les papillons viendraient réparer leurs ailes…

Le soleil voudrait se mettre de la partie
Il pourrait y grimper des fruits,

Et ça serait tout de même chic

D’avoir sur soi des poires

Qu’on prendrait sans histoires

Des pommes et des prunes et des petits pois chiches !

Si tous les hommes avaient une jambe de bois
Qu’on arroserait bien les jours qu’il ne pleut pas

Ça f’rait une forêt qui n’en finirait pas.

© René de Obaldia de l’Académie française

Extrait des Innocentines paru chez Hachette ; chez Grasset (collection les Cahiers Rouges)


8 commentaires:

So. a dit…

Je ne connaissais pas, c'est très joli!

Anonyme a dit…

Charmant, vraiment !
Merci Laurent de nous le faire decouvrir !

Anonyme a dit…

en ces momnt oumoi mêm j'ai les jambes qui flanchent, otament la droite plus fortement, je vudrais bien avoir cette jambe de bois Bisous et bon samedi (trè joliment exprimer ce texte)

Anonyme a dit…

tien bizarre des letres manques ?
je recommence.
En ces moments ou moi j'ai les jambes qui flanchent, notamment la droite, je voudrais bien avoir cette jambe de bois pour ne plus en souffrir. Bon samedi à toi . (très joliment exprimer ce texte )Bizz

Noée Bouclette a dit…

Ah mais avec une jambe pareille, il faudrait garder les pieds sur terre ^^

ohlebeaujour a dit…

@ so, fabfab

je ne saurais trop vous conseiller de lire ses autres Innocentines
content que celle-ci vous ait plu

@ lasaxophoniste
il reste l'imagination, pense très fort à cette jambe de bois avec les papillons, les fourmis (pas les fourmis?), les pucerons (pas les pucerons?), les cigales, etc

@ noée
les pieds sur terre et la tête dans les nuages

Chantilly a dit…

oh!
que c'est beau!

ohlebeaujour a dit…

c'est beau comme du oh!baldia

j'ai l'infini bonheur de connaître le poète, l'homme
quand il partage avec moi certaines de ses histoires, sa vraie-fausse naïveté, je me réconcilie avec l'Académie française