Charles a aujourd’hui 60 ans. Il a deux enfants qui ont eux-mêmes des enfants. Charles est divorcé depuis
Après avoir retiré une somme raisonnable sur son compte bancaire, il remplit un sac à dos et se rend en stop à la gare d’Avignon. Il monte à Paris. Il prend un hôtel dans le quartier gay et se sent enfin dans son élément. C’est la première fois qu’il couchera avec un homme sans avoir à inventer des faux rendez-vous, des fausses réunions. Quatre jours passent. Chez lui, c’est le branle-bas de combat. On a signalé sa disparition. On a fait une battue. On a drainé les étangs alentour. Charles a même eu droit aux honneurs de la presse locale. Mais la raison l’emporte. L’amour de ses enfants (qu'il mettra au courant de sa différence) et de ses petits-enfants le ramène dans le Vaucluse.
Aujourd’hui, il rêve encore de son île.
Il sait qu’un jour il réalisera son rêve car son fils est enseignant à Madagascar.
26 commentaires:
merci pour ton passage et ta moquerie... suis sur la der ligne droite et hop dans quelques heures nous partons en vanaces, trop ccol... a+++++
arf drôle de monde...
@ gaël
oui! drôle de monde
et histoire vraie
@ virginie b
belles vacances !!!
c'est émouvant... mais s'il est divorcé... pourquoi ne peut il faire selon son désir? la vie est pourrie...
j'aime bien ta citation de fargue
là à droite...
Elle est triste cette histoire, son histoire. C'est quoi son île, ce rêve ? Celui de pouvoir enfin vivre son homosexualité sans avoir à se cacher (s'enfuir) ou partir sur une île déserte pour tout oublier !
S'il ne veut pas continuer à être peut être et très certainement malheureux , il , même s'il rêve de voyages , serait temps enfin d'assumer.
Partir, c'est bien mais ...
J'ai peut être mal interprété ton histoire Laurent, mais ce n'est pas là, la vie qui est pourrie (tarmine), c'est le ou les choix que nous faisons de la vie que nous souhaitons mener , non ?
Bonne journée et très beau bon week-end
Même si certaines décisions entrainent des sacrifices et des concessions, l'important est d'être en accord avec soi.
Chaque chose en son temps.
Il y a plusieurs vies dans une vie.
euh oui sauf qu'à Madagascar, comment dire, l'homosexualité doit être au moins aussi bien accueillie que dans le Vaucluse. Ce n'est pas franchement entré dans les moeurs (déjà que le divorce c'est vraiment très mal vu...) mais bon faut toujours rêver hein :p
Très touchante ton histoire. Il ne faut pas juger. Les choses semblent plus simples en spectateur qu'en personnage...
Bon weekend Laurent!
@ tarmine
Plusieurs décennies derrière des masques ne s’effacent pas comme ça / j’ai tendance à dire : chacun fait comme il peut…
@ menfin
Je la trouve tout à fait d’actualité
@ cultu
Histoire triste, le mot est faible, c'est son histoire. En tout cas, je vois que les interprétations sont ouvertes. Et j’aime laisser les lecteurs imaginer ce qu’ils veulent. Car j’ai changé quelques éléments (mais uniquement pour protéger l’anonymat de Charles). J’ai beaucoup parlé avec lui. J’ai enlevé une partie de tragédie pour ne pas faire « pleurer dans les chaumières ».
Entièrement d’accord avec toi sur les choix que l’on fait où que l’on ne fait pas…
@ tarnouille
Oh là là, oui. Plusieurs vies dans une vie !
@ Noée
Sympa pour le Vaucluse. Je vais enfoncer une porte ouverte : il y a des cons partout, dans le Vaucluse et à Paris. Partout. Je te livre un secret : ça n’est pas vraiment la Madagascar… j’ai changé les lieux pour protéger Charles. Mais à part ces détails somme toute accessoires, ce qui compte c’est la double-vie et la deuxième vie.
@ St-Loup
C’est vrai, c’est facile de dire : pourquoi n’a-t-il pas… il aurait dû… ça n’est comme ça que… encore une fois : Charles a fait comme il a pu, et encore aujourd’hui. Ajoutons-y une maladie qui lui pourrit la vie depuis l’adolescence… Je ne pouvais, ne voulais pas tout raconter. Je témoigne un peu.
@ tous
doux week-end
les choix, on les fait si on a la force de les faire, et là, on a pas le choix....
?
Tu as peut être raison et tu sembles avoir plus d’éléments que moi pour affirmer ce que tu affirmes . Ceci étant, vivre malheureux, mal dans sa peau, même en faisant semblant ,ça abîme , Charles en premier, of course, mais ça abîme aussi et surtout ses proches . Le problème de Charles est peut être plus compliqué , moi je n’ai pas tous les éléments .
Dire que la vie est pourrie …euh…bah non, pas toujours.
Oublions Charles et son histoire car il nous manque quand même des éléments .
Pour moi, à un certain moment, il ne s’agit plus ou pas de force mais de courage . Je sais c’est tellement facile à écrire, peut être violent à lire mais il me semble, même si chacun fait comme il peut quand c’est possible , à un moment , il faut affronter pour …ENFIN VIVRE !
Bon dimanche
elle est triste cette histoire.....
Je suis d'accord avec toi Cultu mais je ne sais pas si c'est jouable quand on est "pris" dans une situation qui implique d'autres personnes. "Il faudrait" c'est sûr mais ça n'a jamais l'air aussi simple qu'il n'y parait.
Sorry Laurent, c'est juste que je connais Mada donc j'ai réagi sur ce détail, bien sûr que c'est le fond qui compte.
J'espère ne pas me rendre compte un jour que je suis hyperactive refoulée et que j'ai passé ma vie à vénérer la paresse et la gourmandise en me fourvoyant complètement ;) Pardon j'essaie d'en rire, elle est tellement sad cette histoire :p
On rêve tous d'une vie simple, évidente. Charles part faire un tour, revient dans les sentiers battus avant le grand départ. Belle histoire.
que c'est triste tout ça.
les mensonges qu'il s'est dit toute la vie, qu'il a dit à ses proches.
décider de "disparaitre" pour etre finalement soi-meme. laissant les personnes qui l'aiment dans l'angoisse du "qui sait ou il est? s'il est vivant? s'il va bien?" et puis rentrer au bercail.
d'accord, après une vie de simulations, c'est pas facile de s'en sortir pour etre vraiment soi-meme. mais meme si c'est pas facile, tous ont le choix et tous peuvent et doivent choisir.
Je pense que le plus triste dans cette histoire, c'est qu'il y a beaucoup de "Charles" ici-bas.
Ce qui prouve que si c'était si facile...
Les épreuves nous construisent, la lutte peut être longue et finir tragiquement. Chacun a sa force intérieur. Le déclic peut aussi arrivé vite, et c'est ce qu'on souhaiterai tous.
Il faut savoir trouver la solution qui nous va le mieux.
Certain ont besoin de présence, d'autre de calme.
J'espère qu'il trouvera SA solution.
L'île de ses rêve est peut-être sous son nez.
@ noée, chantilly
elle est triste, mais j'avais à coeur de la raconter
@ chantilly
elle est belle aussi si l'on parvient à voir la beauté dans la souffrance, la beauté dans les vies les plus médiocres
à propos d'échecs de vie, Barbara avait une magnifique phrase : mes échecs, je les porte comme un bijou sur une broche (désolé, je cite de mémoire, je me trompe forcément, mais l'esprit y est)
.../...
pour ma part, j'ai vécu dans le mensonge pendant presque vingt-quatre ans, et vingt-quatre ans, c'est long pour un enfant, un adolescent, un adulte en construction
heureusement, je ne me suis pas marié pour sauver les apparences, mais il s'en est fallu de peu
@ sistacriola
toujours ce mot de tristesse qui revient, preuve s'il en est que l'on compatit avec la souffrance de Charles et de ses proches.
je connais hélas quelques autres "charles", donc la société n'est pas aussi évoluée que ce que l'on veut bien croire
entièrement d'accord avec toi: tout ce qui ne te tue pas te rend plus fort (et ça n'est pas qu'une formule toute faite); encore faut-il avoir foi en soi, et les ressources pour "sortir" des carcans qu'on s'est forgés.
pardone-moi mais je ne vois pas la beauté dans la soufrance ni dans la médiocrité. je vois la beauté dans la vie en général, meme si vue de près elle ne semble pas etre grand-chose, je crois que c'est avec le recul que l'on se rend compte de combien chaqu'un ont leur poids et importance. Dans cette histoire je vois la tristesse de cet homme qui s'est menti, a menti à ses proches et quand il décide finalment de faire quelque chose pour lui-meme, il le fait en fuyant. puis revient sur ses pas et décide de continuer à rever et espérer.
puis je parle, je parle, mais peut-etre qu'à sa place j'en aurait fait moins encore. qui peut savoir?
@ chantilly
j'ai dû mal m'exprimer ou me faire mal comprendre (euh, c'est blanc bonnet et bonnet blanc)
quand j'écris qu'il y a de la beauté dans la souffrance, je dis qu'il y a de la lumière dans un tableau sombre
je dis que dans le caniveau et dans la merde, il PEUT y avoir une pépite d'or
escuse-moi laurent, ne te fache pas. j'avais mal compris.
@ chantilly
me fâcher, moi? oh là là, non, ne t'inquiète pas, il m'en faut beaucoup plus; ne t'excuse surtout pas de donner ton avis
bise virtuelle et néanmoins chaleureuse
mon bichounet d'amour donne nous des nouvelles de ton île...de toi surtout...
allez notre Lolo quatre jours et 500 seconde, maintenant il n'y a que nos bras et nos lèvres qui t'attendent pour t'enlacer et t'embrasser...
on t'aime
Enregistrer un commentaire