Le Mariage Forcé de Molière

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Dois-je l’avouer ? Les classiques au théâtre m’ont souvent rebuté. Molière, Racine, Marivaux. Ne parlons même pas de Sophocle et consorts (avis aux metteurs en scène qui souhaiteraient me convertir). Le théâtre du Nord-Ouest est une de ces salles parisiennes que j’évitais soigneusement. Vous expliquer les raisons de ma réserve serait long et indélicat. En face du Palace qui va rouvrir bientôt (sous l’égide de Valérie Lemercier), le théâtre du Nord-Ouest fait office d’OVNI dans le « parc de salles de spectacle ». Je cumulais donc les mauvais points lorsque j’entrais dans le hall du théâtre pour m’avancer nerveusement vers la caisse et régler mon billet pour Le Mariage Forcé de Molière. Je ne connaissais évidemment pas cette pièce. J’avais l’avantage de la découverte, me suis-je dit pour me réconforter. A mes côtés, des spectatrices m’ont immédiatement mis à l’aise. Elles étaient à la fête. Elles s’extasiaient et participaient avec des « oh là là » et un « ah, quand même ! ».

La mise en scène de Jean-Pierre Bernard est sobre, efficace. Elle met en valeur le texte savoureux, le jeu de l'acteur et emmène son petit monde sur un rythme enlevé. Il s'agit ici d'une farce axée autour d'un mari dont les motivations sont aussi peu louables que celles de sa promise. Le mari interprété avec gourmandise par Philippe Ariotti s'extasie devant sa future "propriété", demande fiévreusement conseil auprès de son ami, de philosophes fantasques, il tombe des nues, il enrage. Les comédiens rivalisent de talent, de fausse ingénuité, de complicité, et conquièrent mes voisines, les spectateurs conviés à la noce et votre serviteur qui foule avec joie son indécrottable scepticisme.

Théâtre du Nord-Ouest, 13 rue du Faubourg Montmartre, Paris 9ème

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Renseignements et réservations : 01 47 70 32 75 ou 06 80 18 88 69