29.6.07

une coccinelle dans le métro


J'ai rendez-vous en ville. La sacoche en cuir noir dans la main gauche, je longe une portion de voie ferrée, le raccourci qui m'évite de passer sous la bretelle grise et moche de l'A13. Je m'arrête en chemin et me félicite de la repousse du trèfle. Cher lecteur, je te dévoile mon secret. Il y a là, entre les orties, mon carré de verdure où j'ai cueilli au fil de l'an passé une dizaine de trèfles à quatre feuilles. Je n'en trouve plus. Je n'en ai plus car je les ai tous offerts. A mes amis. Alors, je bénéficierai de la chance par ricochet. Peut-être. J'en cherchais un pour mon père dont le sort est entre les mains de Dieu, comme on dit.
Dans le métro, je vois sortir de la sacoche en cuir une coccinelle marron tachetée de noir. J'ouvre des yeux comme des soucoupes. Elle a dû sauter dans mes affaires lorsque j'étais plongé dans la contemplation du parterre de trèfle. Et la voilà coincée dans le dédale du Paris souterrain. Que faire? Ca n'est pas une vie pour une aussi frêle bestiole que de respirer l'air vicié du métro et de voler de banquette en complet-veston.
Je sors mon étui à lunettes et j'y enferme provisoirement la coccinelle.
A Châtelet, je fends la foule des badauds et des touristes pour aller à mon rendez-vous. Je repère mon interlocuteur campé sur le parvis de Beaubourg. Il faut que je libère la miss (est-ce un mâle ou une femelle?). Une haie de troène aux petites fleurs blanches parfumées délimite le périmètre de la terrasse d'une brasserie. Ce sera le nouveau départ de la coccinelle qui habite désormais les beaux quartiers de la capitale.
Peut-être ira-t-elle faire un tour à l'exposition consacrée à Samuel Beckett...
Avant qu'elle ne déploie ses ailes, je lui demande de prendre soin de mon papa.

22.6.07

je me triture la cervelle



Ami lecteur,
toi qui passe régulièrement, ou occasionnellement,
avec qui je partage quelques instantanés de vie,
je me triture la cervelle, agite les neurones qu'il me reste pour écrire ici.
Mais quand la question "qu'est-ce que je vais bien pouvoir écrire?" rôde avec ses petites pattes griffues et toutes sales,
c'est qu'il n'y a rien à écrire.
Je ne vais pas te détailler la composition de mon plateau-repas, ni te dévoiler la marque de ma brosse à dents.
L'inspiration est en panne.
Et pourtant, j'appelle le service après-vente,
"il n'y a aucun correspondant au numéro que vous avez demandé."

P.S. Tiens, nous nous tutoyons... ça ne te dérange pas, j'espère...
P.P.S. Je vais voir s'il n'y aurait pas un neurone de rechange dans mon frigo...

15.6.07

Nicole et Frida


Une heure avec...
Nicole Hibert. L'émission de radio "Féminoscope" est en ligne. Cliquez sur le lien pour y accéder.
Bonne écoute. Vos commentaires seront les bienvenus.

Merci à Idfm Radio Enghien, Fatiha Temmouri et Jean-Pierre Desthuilliers!

Petite mise à jour du 25/6/2007 et message personnel de Nicole qui me disait à peu près ceci...
Et Frida Kahlo, elle a zéro commentaire? Tes lecteurs savent commenter quand tu écris des choses légères (par exemple, quand tu racontes que tu n'as rien à écrire), mais quand il s'agit de sujets un peu plus sérieux, il n'y a personne...
J'ai beau lui répéter que ce blog a peu de lecteurs, elle me répond...
Oui, mais quand même!

14.6.07

la paresse


Jules Renard a écrit : "La paresse, c'est l'habitude prise de se reposer avant la fatigue."
Ca résume assez bien ma journée.

12.6.07

Pascal Mary


Un auteur, compositeur, interprète épatant ! Pascal Mary (en cliquant sur le nom du chanteur, vous pourrez écouter certaines de ses jolies chansons)

Qui m'aime me suive... (que ne faut-il pas faire pour rameuter le chaland! Je vous ferai même la bise. Deux? Bon, d'accord. Et si vous êtes gentil, je vous permettrai même de m'offrir un verre. Elle n'est pas belle la vie? J'aime le champagne, mais le vin aussi... Y aura mes amies Nicole et Mado qui vous tiendront la jambe, elle ne mordent pas, elles sont même très gentilles. Fauchées comme moi, elles ne se formaliseront pas si vous leur offrez un verre.

Alors, tout est écrit sur le "flyer", c'est comme ça qu'ça s'appelle, mais pour les mal-voyants et/ou les fainéants, je répète: le samedi 16 juin à 21h au Dessous de Ginette, 101 rue de Caulaincourt, 75018 Paris.

Mise à jour du 26/06/2007
Vous pourrez découvrir Pascal Mary le 30/07 au festival de Barjac, d
ans le Gard, 16h45 et 18h30 au Lion d'Or ; le 1/08 au Festival "d'un dimanche à l'autre" à Corrençon-en-Vercors, au Caribou à 21h ; à Die (Drôme) le 5/08 à 18h ; au festival Eclats à Dieulefit (Drôme) le 22/09 à 20h... allez lui faire une bise de ma part!

le tango stupéfiant


Lundi 11 juin à 15heures, en direct, pour son émission Féminoscope, sur Idfm Radio Enghien,

Fatiha Temmouri a reçu Nicole Hibert. Durant une heure, l'invitée a évoqué son expérience d'éditrice (traductrice littéraire pour Albin Michel et Flammarion, responsable éditoriale et directrice de collection au Fleuve Noir, découvreuse d'auteurs).
En outre, Laurent Delpit, ici présent, blogueur, comédien, metteur en scène à ses heures, a dressé le portrait d'une artiste majeure: Frida Kahlo. J'ai lu des extraits de la biographie DIEGO ET FRIDA de JMG Le Clézio, parue chez Gallimard (en poche, collection Folio).

Nicole a proposé aux auditeurs l'écoute de:
La Talvera "Salvatjona-Sauvageonne" (1991)
Barbara "à Mourir pour Mourir" (1964)
Marie Dubas "le Tango stupéfiant" (1936)
Fréhel "la Môme Catch-Catch" (1938)

p.s. je ne résiste pas à l'envie de vous livrer les paroles du "Tango Stupéfiant"
pour l'écouter, cliquez ici

interprété par Marie Dubas (paroles et musiques: R. Carcel, H. Cor, P. Olive)

Après trois semaines entières

De bonheur que rien n'altérait
Mon amant dont j'étais si fière
Un triste matin me plaquait
Pour calmer mon âme chagrine
Je résolus en un sursaut
De me piquer à la morphine
Ou de priser de la coco
Mais ça coûte cher tous ces machins
Alors pour fuir mon noir destin

{Refrain:}
J'ai fumé de l'eucalyptus
Et je m'en vais à la dérive
Fumant comme une locomotive
Avec aux lèvres un rictus
J'ai fumé de l'eucalyptus

Dès lors mon âme torturée
Ne connut plus que d'affreux jours
La rue du désir fut barrée
Par les gravats de notre amour
J'aurais pu d'une main câline
Couper le traître en petits morceaux
Le recoller à la sécotine
Pour le redécouper aussitôt
Mais je l'aimais tant l'animal
Alors pour pas lui faire de mal

{Refrain:}
J'ai prisé d'la naphtaline
Les cheveux hagards, l'œil hérissé
Je me suis mise à me fourrer
Des boules entières dans les narines
J'ai prisé d'la naphtaline

Qu'ai-je fait là, Jésus Marie
C'est stupéfiant comme résultat
Au lieu de m'alléger la vie
Je me suis alourdie l'estomac
J'ai dû prendre du charbon Belloc
Ça m'a fait la langue toute noire
Que faire alors pauvre loque,
Essayer d'un autre exutoire ?
Car le pire c'est que j'ai pris le pli
Et c'est tant pis quand le pli est pris

{Refrain:}
Je me pique à l'eau de Javel
Pour oublier celui que j'aime
Je prends ma seringue
Et j'en bois même
Alors il me pousse des ailes
Je me pique à l'eau de Javel
Gnak gnak gnak gnak
J'ai du chagrin...

7.6.07

Les Deux Fridas

Les Deux Fridas (1939) - 173cm x 173cm
par Frida Kahlo

Article paru dans Le Devoir, quotidien québécois:

Mexico -- La plus grande exposition consacrée à la peintre mexicaine Frida Kahlo (1907-54) aura lieu à Mexico à partir du mois de juin: 354 œuvres seront présentées, une première, dans le cadre d'un hommage national à l'artiste, ont annoncé hier les organisateurs.
Le Mexique célèbre en 2007 le centenaire de la naissance de Frida Kahlo et le 50e anniversaire de la mort de son mari Diego Rivera (1886-1957).
«C'est la plus grande exposition de Frida Kahlo, l'exposition rassemblera 354 œuvres, dont 65 huiles, 45 dessins, 11 aquarelles, 5 gravures, des documents inédits, une centaine de photographies personnelles et des manuscrits, dont 50 lettres», a dit la directrice de l'Institut national des beaux-arts, Maria Teresa Franco.
Des tableaux provenant des musées de San Francisco, de Los Angeles et de Nagoya ainsi que plusieurs musées de Mexico ou appartenant à des collectionneurs privés de Detroit et Miami seront exposés au palais des beaux-arts, dans le centre de Mexico.
C'est la première fois que des collectionneurs privés fournissent des tableaux de Frida Kahlo pour une exposition au Mexique. Comme l'œuvre de Frida Kahlo a été déclarée par les autorités mexicaines patrimoine artistique de la Nation, ils craignaient jusqu'ici que les œuvres soient saisies.
En 2005, la Tate Modern, le grand musée d'art moderne de Londres, avait organisé une grande exposition de l'œuvre de Frida Kahlo mais n'avait rassemblé que 87 œuvres, pour la plus grande exposition jamais réalisée en Europe.

Du 13 juin au 19 août 2007, au Museo del Palacio de Bellas Artes


mise à jour 02/2008
:
there's an exhibition going on from february 'til may in the Philadelphia Museum of Art, click here for a quick overview ; pour les anglophones, un lien vers le Philadelphia Museum of Art où est présentée une partie de l'oeuvre de Frida Kahlo, de février à mai.

6.6.07

la colonne brisée


La Colonne Brisée, par Frida Kahlo (1944) (collection particulière)
Sous le croquis de son tableau La Colonne Brisée (où elle montre sa colonne vertébrale sous la forme d'une colonne grecque fracturée), elle note: "Attendre, avec l'angoisse secrète, la colonne brisée et le regard sans limites. Sans bouger, sur le vaste sentier, et mouvant ma vie cerclée d'acier."



1.6.07

trois enfants dont deux "illégitimes"


Un rosier sauvage que m'a "envoyé" Virginie, en direct de son séjour dans l'Ardèche.

Quelles nouvelles?
Mado, Nicole et les deux Laurent rêvons de notre futur duplex.
Nous mettrons Mado aux fourneaux. Le matin, elle ira faire les emplettes au marché du coin. Et ses trois enfants (dont deux "illégitimes") trimeront pour gagner le pain quotidien. Arthur, le plus beau chien de la terre (dixit Nicole) jouera avec sa baballe au cinquième étage tandis que les adultes travailleront ou bulleront au sixième.
Nicole, Mado et moi sommes actuellement empêtrés dans les affres administratives (demande de prêt immobilier, expertise et j'en passe...) Nicole passe ses nuits à décorer le duplex, "si tu voyais, me dit-elle, c'est magnifique". Et parfois, elle cauchemarde (les déménagements et elle, ça fait deux). Hier, elle me confie un questionnaire à remplir et envoyer urgemment. Après un verre de colombelle au Bon Coin, chez Carmen et Francis, notre cantine du 15ème (91 rue Fondary), je prends le métro, chargé comme une mule: l'ordinateur portable sur le dos, deux ou trois courses dans un sac, l'annuaire 2007 dans un autre. Le questionnaire me regarde droit dans les yeux, il n'a pas envie d'être froissé: alors je le glisse à l'intérieur du bottin. Il est au chaud, il ne risque rien.
Tiens, tiens, tiens... je suis curieux de savoir à quelle page se sont glissées (au pif) les fragiles feuilles agrafées. Je flaire un signe du destin. Nicole, Mado et moi avons nos antennes déployées. Dans la famille des agités du bocal, demandez le deuxième fils de Mado: Laurent de Melbourne, qui, à ses heures perdues, est médium. Nicole, la grande soeur lit dans le marc de café. Attention, on ne plaisante pas avec ces choses. Elle a été formée par une Chypriote. Pour lire dans le marc de café turc, certes. Alors Nicole s'est adaptée. Elle lit même dans les gobelets en plastique, c'est dire!
Arrivé chez moi, je sors l'annuaire et là, stupeur et putréfaction! Damned! Hostie fi! Le questionnaire est aux pages "Déménagement", et précisément, à la page du 15ème. Les bras m'en tombent, je les ramasse et appelle Nicole. Sur les 1700 pages du bottin, les rubriques sont nombreuses, à quelques pages près, le questionnaire aurait pu se loger à "Décoration" ou "Déblaiements" ou "Dentistes".
Certains lisent dans les lignes de la main, moi, je lis l'avenir dans les pages jaunes.